Comment Donald Trump a transformé les médias
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Le règne brouillon de Donald Trump à la Maison-Blanche aura au moins ouvert les yeux des médias sur un enjeu majeur de notre époque.

L’ère de la post-vérité ne s’achèvera pas avec l’arrivée de Joe Biden, mais les médias sont aujourd’hui mieux outillés pour y faire face qu’il y a quatre ans.
C’est un fait : Donald Trump est un mythomane prolifique.
Cette chronique a d’abord été publiée dans l’infolettre InfoBref du samedi 21 novembre. Pour s’y abonner, c’est par ici.
Les mensonges du Donald
En avril dernier, le Washington Post calculait qu’il avait véhiculé près de 18 000 mensonges depuis le début de sa présidence, soit une moyenne d’environ 23 mensonges par jour.
Une autre étude de l’Université Harvard a analysé 55 000 nouvelles, 5 millions de tweets et 75 000 statuts Facebook pour conclure que Trump et ses médias alliés (dont Fox News) étaient les principaux agents de désinformation en ce qui concerne les allégations de fraude entourant le vote postal.
Pandémie et «infodémie»
La pandémie de COVID-19 a été accompagnée d’une véritable «infodémie» : une pandémie de désinformation. Or, une étude de l’Université Cornell estimait récemment que Trump était relié à 38 % des nouvelles contenant de fausses informations à propos de la COVID-19.
Depuis l’arrivée de Trump au pouvoir – et le début de sa guerre contre les journalistes –, la confiance des Américains envers les grands médias n’a jamais été aussi faible. Elle est passée de 61 % en 2016 à 51 % en avril 2020.
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Stratégies médiatiques
Les médias ont composé avec Trump de différentes façons. Plusieurs réseaux de télévision (ABC, CBS, CNBC, MSNBC, NBC) ont choisi d’interrompre la diffusion du premier discours de Trump après sa défaite électorale, lequel n’était qu’un tissu de mensonges et de fausses accusations.
Depuis des mois, Twitter, le réseau social fétiche du président, n’hésite plus à «signaler» les tweets trompeurs de son plus célèbre utilisateur. Depuis les élections, près de la moitié de ses tweets ont ainsi été signalés.
Pour gérer les débordements de Trump, la Commission sur les débats présidentiels a dû adopter de nouvelles règles : des micros fermés pour un candidat afin de laisser à son rival l’occasion de s’exprimer. Une première.
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En conclusion
Une bonne nouvelle malgré tout : les médias sortiront plus forts de l’épisode Trump.
- Plus de rigueur : le nombre d’organisations dédiées à la vérification de faits a été multiplié par trois depuis l’élection du président Trump en 2016, selon le Duke Reporter’s Lab.
- Plus de modération : même s’ils sont accusés d’en avoir fait «trop peu, trop tard», les grands médias sociaux (Facebook, Twitter) ont tous resserré leurs règles pour tenter de lutter contre la désinformation et les propos haineux.
- Une conscientisation accrue : si les effets de la désinformation et les conséquences de la polarisation sont désormais mieux compris, c’est aussi, en partie, grâce à ce bon vieux Donald…
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Trump bon pour les médias (Journal de Québec)
PUBLIÉ LE 25/11/2020
